Pour la construction du e-Fenua, la Polynésie française relève le défi de son positionnement mondial et de sa géographie

La Polynésie française, grâce à ses atouts indéniables pour le développement de son écosystème digital, s’est fixée pour objectif d’atteindre l’excellence, afin de se hisser au premier rang des collectivités françaises en matière de numérique et de participer au rayonnement digital de la France dans la Région Pacifique Sud et au niveau mondial.
Collectivité d’Outre-mer de la République française, dotée d’un régime original d’autonomie, la Polynésie française compte 276 000 habitants répartis sur 118 îles ou atolls, dont 75 habités.
Située dans le Pacifique sud, la Polynésie française occupe une vaste zone maritime d’une superficie comparable à celle de l’Europe.
Centre économique et administratif de la Polynésie française, l’île de Tahiti est distante de 17 100 km de Paris, 8 800 km de Tokyo, 6 200 km de Los Angeles, 5 700 km de Sydney et 4 700 km de Nouméa. Les 118 îles que compte la Polynésie française ne représentent qu’une superficie émergée d’environ 3 500 km², et sont regroupées en cinq archipels, éparpillés sur 5,5 millions de km2 d’aire maritime.
Pour le renforcement de l’égalité numérique grâce au développement des infrastructures et des liaisons numériques
Depuis 2010, le câble sous-marin de plus de 4 658 kilomètres, baptisé « HONOTUA », relie Hawaii à Tahiti et Tahiti à la plupart des Iles de la Société, permettant à la Polynésie française d’entrer dans le monde du haut débit, avec un débit maximal de 640 gigabits/s.
Poursuivant ses efforts en faveur de l’égalité numérique, la Polynésie française s’est pourvue, depuis la fin de l’année 2018, du câble NATITUA, reliant ainsi les îles des Tuamotu (Rangiroa, Kaukura, Fakarava, Arutua, Manihi, Takaroa, Makemo et Hao) et celles des Marquises (Nuku Hiva et Hiva Oa). Les liaisons numériques avec les autres îles sont, pour l’instant, assurées par un réseau satellitaire d’une capacité maximale de 450 Mb/s. La sécurisation de la liaison internationale Haut Débit est assurée par un réseau satellitaire, activable à la demande et va être renforcée par MANATUA, câble devant relier Tahiti à Samoa en passant par les Iles Cook et Niue qui devrait être opérationnel fin 2021.
Pour une construction coopérative du e-Fenua
Le Schéma directeur d’aménagement du numérique (SDAN), approuvé par l’Assemblée polynésienne et les acteurs économiques du Pays, fixe les ambitions numériques du Pays.
Réalisé dans une dynamique partenariale rassemblant les acteurs des secteurs public et privé autour de 5 axes (écosystème, infrastructures, e-Administration, numérique sectoriel, et gouvernance), le Smart Polynesia constitue la feuille de route de la croissance polynésienne connectée et de la transformation digitale du Pays.
Pour un soutien au développement de l’écosystème digital polynésien
Répondant à l’essor global d’entrepreneuriat numérique, la Polynésie française met en place un « espace de convergence numérique » réunissant en un même lieu, incubateur, hôtel d’entreprises, espace de coworking, espace information publique, espace formation et espace événementiel, baptisé DIGIPOL. Vecteur du développement de l’écosystème numérique polynésien et du rayonnement régional du savoir-faire français, ce projet bénéfice d’un cofinancement Etat-Pays.
Pour le soutien de l’économie et de l’innovation numériques
La Polynésie française garantit par ailleurs la mise en œuvre de dispositifs d’accompagnement spécifiques au développement des projets numériques.
Ainsi, le dispositif d’aide au digital (DAD) s’inscrit dans le cadre du développement des startups, de la création de contenus et de l’accompagnement de la transition digitale des entreprises. Le dispositif d’aide à la connexion à l’Internet (ACI) encourage le raccordement des entreprises polynésiennes à l’Internet, accélérant le recours au très haut débit. Des travaux règlementaires sont en cours pour élargir le soutien du Pays à l’équipement des ménages et des associations.
En parallèle, le service public poursuit la mutation digitale engagée. À l’image de l’urbanisation d’une ville dans laquelle la production d’énergie, l’organisation des réseaux et les autres infrastructures sont pilotées par la puissance publique et les réalisations confiées au privé, l’urbanisation du SI de l’Administration est pilotée par le Pays qui conçoit et structure les référentiels de données et les API (interface de programmation d’application) pour libérer les données, ouvrir et réguler les flux d’informations.
Ce sont les infrastructures clés de la Fenua Plateforme sur laquelle le Pays et le secteur privé du numérique co-construisent les applications ouvertes et communicantes composant le paysage numérique. Un des objectifs de la plateforme numérique du Pays est donc de passer d’une logique de silo de données propre à chaque service de l’administration à une notion de référentiel unique (concept du « dite le nous une fois ») et d’entrepôt de donnée permettant de contribuer à un véritable pilotage des politiques publiques.
Elle s’appuie sur deux piliers de gouvernance que sont le schéma directeur stratégique du système d’information (SI) du Pays en cours d’élaboration et la commission stratégique du SI de l’administration qui arrête les priorités dans les projets de transformation digitale des services. À partir des référentiels des cadres d’interopérabilité entre briques logicielle, des normes et méthodes définies, l’approche est à la fois tactique avec par exemple le développement de la plateforme Mes démarches (30 % de démarches déjà possibles en ligne) et stratégique sur le plan de la transformation numérique de l’administration (Lexpol – Accès au droit, Revatua – gestion des connaissements et Monituru – gestion des subventions jeunesse et sports).
Le travail de dématérialisation s’accompagne d’une réflexion avec les services sur la simplification des procédures identifiées et l’allègement des pièces constitutives des dossiers.