Le Haut-commissaire de la Polynésie française, Dominique Sorain, le président de la Polynésie française, Édouard Fritch et le président de l’association Digital Festival Tahiti, Olivier Kressmann, ont ouvert ce mercredi le Digital Festival Tahiti 2019. De nombreux élus, membres du gouvernement, chefs d’entreprise, startupers, étaient présents pour le lancement de cette troisième édition, résolument tournée vers la promotion de la #Tech4Islands. Olivier Kressmann a souligné la « plus grande ambition » de cette édition après deux premières années dédiées aux applications du monde digital. Il s’agit aujourd’hui de « décliner l’innovation pour les enjeux de nos îles ». L’association du Digital Festival Tahiti souhaite mettre en avant cette vision à travers la #Tech4Islands, un nom déposé à l’INPI, une marque pour les futures technologies ou projets qui ambitionnent d’apporter des solutions aux enjeux des îles. La #Tech4Islands, c’est une formidable opportunité de désenclaver nos îles, de renforcer leur résilience, pour en faire des Smart Islands interconnectées, créatrices d’emplois nouveaux, inclusives et engagées dans un développement écoresponsable, innovant et solidaire. Preuve du succès de cette vision : 66 dossiers ont été reçus, en provenance de dix pays différents pour participer à la première édition du concours #Tech4Islands Awards. Une grande première qui sera célébrée vendredi avec la remise des prix. Le Haut-commissaire a d’ailleurs salué ce « bel exemple de rayonnement et de réussite, qui montre la richesse et l’inventivité du territoire ».
Édouard Fritch a souligné l’ambition du Pays : « Mettre le numérique au service de nos populations. Promouvoir l’inclusion pour le développement harmonieux et durable de notre fenua. » Il a rappelé les difficultés : « La Polynésie française est une surface de 5,5 millions de km2. Le tout-digital c’est avant tout relever le défi de sa géographie. » Mais aussi les différentes infrastructures mises en place : Honotua, Manatua, Natitua et bientôt un câble pour relier Tahiti aux Australes. « L’égalité et la continuité numérique seront atteints en Polynésie française, aucun citoyen ne sera écarté du e-fenua », a-t-il assuré. Plusieurs mesures seront mises en place pour assurer cette inclusion. L’Aide à l’inclusion digitale (AID) permettra de soutenir les associations dans la mise en œuvre de projets d’inclusion numérique (aide financière pour l’achat de matériel et la connexion) ; les efforts envers les entreprises se poursuivront et seront mieux ciblés avec une couverture élargie des dépenses éligibles pour l’achat de matériel et la connexion pour les entreprises de moins de cinq salariés ; la protection des données de l’administration sera renforcée avec une personne dédiée dans chaque service. Une réflexion sur l’innovation dans l’administration sera d’ailleurs menée ce jeudi dans le cadre des #Smartmeeting. « Les conclusions de ces échanges nous mèneront vers une construction harmonieuse de notre e-fenua », a conclu le président, invitant les professionnels, les étudiants et le grand-public à s’approprier le numérique.
Le Haut-commissaire, Dominique Sorain, s’est d’abord étonné de la « foule » qu’il voyait à la Présidence. « Cela montre que les Outre-mer sont capables d’être force d’innovation ! » Il a rappelé que l’État avait activement participé aux différents projets d’infrastructures du Pays, qui a vécu sa transition numérique « à grande vitesse ». « Ainsi, c’est tout un nouvel écosystème numérique qui est en train de se mettre en place en Polynésie française. Il crée de nombreuses opportunités dont il faut que le territoire se saisisse. Je suis particulièrement enthousiasmé de constater aujourd’hui l’envie et la créativité des Polynésiens, en particulier des jeunes, pour qui le numérique est désormais un milieu familier. » Pour le Haut-commissaire, l’innovation est « un formidable levier d’amélioration des conditions de vie pour les Polynésiens. C’est par l’innovation que seront trouvées les solutions innovantes aux problématiques spécifiques des milieux insulaires. Le numérique permet de réduire drastiquement les distances. La télémédecine, la dématérialisation des procédures et le partage des données administratives, ou encore le développement de l’e-éducation, ce sont autant de services qui seront rendus plus rapidement et plus efficacement aux citoyens sans les obliger à quitter leur île. » Le Haut-commissaire a conclu sur les moyens de la Polynésie française à devenir « un haut lieu de l’innovation dans le Pacifique ». « Les îles, mieux connectées, seront plus prospères et plus solidaires. L’État sera au rendez-vous pour accompagner les innovateurs, publics et privés, et accomplir la transition numérique de la Polynésie française, pour créer les conditions du développement durable de demain. »