Le Tech4islands Summit vient de s’achever ce samedi midi. Il s’est tenu entre le 13 et le 15 octobre. L’heure est au bilan. La communauté a su prouver son dynamisme et sa vigueur. Heiura Itae-Tetaa, présidente de la French Tech Polynésie, fière du chemin parcouru, livre ses premières conclusions.
« Qu’est-ce que l’innovation ? C’est le courage. Le courage de revenir à l’essentiel » a déclaré Vaimu’a Muliava, lors de la cérémonie du Natira’a en ouverture du Tech4islands Summit. Membre du gouvernement néo-calédonien, il est chargé de la transition numérique. Qu’est-ce que l’essentiel ? La Terre, et les hommes. Mais aussi le lien qui unit l’un à l’autre et qui unit les hommes entre eux. C’est dans ce contexte que le Tech4islands Summit s’est ouvert puis déroulé. Pendant deux jours et demi, il a attiré plusieurs centaines de visiteurs.
Alors que la planète est bouleversée, que d’indispensables transitions s’opèrent à tous niveaux et dans différents secteurs, la French Tech Polynésie a organisé son événement phare. Avec lui, il a porté une pierre de plus à l’édifice d’un nouveau monde, plus juste, plus respectueux, plus connecté. Il a célébré et fait vivre l’innovation. Trois thèmes avaient été retenus : la transition énergétique, le tourisme durable et la souveraineté alimentaire. Ils ont fait écho au grand cap visé par le Pays.
Un événement cohérent, des interventions de qualité
Jeudi et vendredi, à l’InterContinental Tahiti des startupers étaient réunis au sein d’un village. Des représentants des secteurs privés et publics, des membres d’associations, des entrepreneurs et investisseurs se sont réunis pour des tables rondes. Choisis avec pertinences, ils ont participé à la cohérence de l’événement. Ils ont pu s’exprimer à l’occasion de Keynotes, et mettre en commun leur énergie au cours de workshops. Samedi matin, six workshops animés par des professionnels se sont succédés à la Polynesian Factory. Au programme : De l’idée au POC, comment se lancer ? Le landingpage : quand atterrissage rime avec décollage, Le lean management au quotidien pour le porteur de projet ou bien encore : Construire votre business plan. Capucine Moyrand, Community Lead de la French Tech Polynésie, responsable du programme du sommet voulait un temps de travail concret. « Il me tenait vraiment à cœur que le Tech4islands Summit ait des retombées sur la communauté. Cette matinée a permis à des professionnels de transmettre leur expérience. » L’interactivité était au rendez-vous. Les startuppers en ont pleinement profité.
Le sommet a mis au jour des écueils. Il a identifié des défis, proposé des solutions. Il a montré un panel de possibles. Heiura Itae-Tetaa, présidente de la French Tech Polynésie est particulièrement contente d’avoir pu démontrer la puissance de la communauté. Elle se dit satisfaite de la dynamique, des échanges et rencontres qui ont pu avoir lieu et qui donneront à coup sûr des résultats à court ou moyen terme. Elle est en plus heureuse de la qualité des propos tenus. Trois médias nationaux, Maddyness spécialiste de l’entrepreneuriat et de l’innovation en France, Forbes France et les Échos, en ont été témoins. « Ils ont reconnu avoir assisté à un événement de grande qualité et assurent avoir entendu des interventions de haut niveau. Je ne dirai pas que cela me rassure, cela me rend plutôt fière. » Les trois médias vont pouvoir se faire l’écho de la French Tech Polynésie et de ses actions au-delà des lagons. « Il n’est pas question, avec cela, de m’autocongratuler. » Il est question de reconnaître l’implication de tous et la volonté des startupers. L’État et le Pays donnent beaucoup de moyens « mais nous n’avons pas de RSA et RMI, les porteurs de projets ne sont pas biberonnés et infantilisés ».
Malgré la crise l’envie perdure
Heiura Itae-Tetaa a pris la tête de la French Tech Polynésie en juin 2021, un an après le début de la crise Covid. Elle constate depuis que, malgré les crises sanitaire, sociale, économique, les entrepreneurs ont « toujours envie ». L’innovation, la motivation et les idées sont plus que jamais vivantes. Elle sait pertinemment que l’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille. Son projet, Speak Tahiti – Paraparau Tahiti a été choisi parmi une quarantaine d’autres projets pour être incubé par Prism. Elle a intégré la troisième promotion en 2018. C’est pourquoi la vivacité de la French Tech Polynésie est pour elle d’autant plus réjouissante. La communauté créée de la valeur et de l’emploi. »
Pendant près d’un an et demi la French Tech Polynésie a sensibilisé, « je dirais même évangélisé » 400 personnes, elle a déployé différents programmes (Fārereiraa Chill, Maeva Meetup, Aroha Tech, Ao French Tech), monté une douzaine d’événements dont le tant attendu Tech4islands Summit. « C’est un vrai challenge car, on est tous bénévole quand on appartient au mouvement French Tech. » La 4e édition de l’événement se voulait fédérateur et ouvert sur l’extérieur. « C’est pourquoi nous avons invité des gens de France, de l’international, du Pacifique. Une belle délégation calédonienne était parmi nous. » La présidente se dit « profondément océanienne ». Elle a « l’esprit océanien qui se caractérise par un esprit communautaire ». Elle reprend les mots de Vaimu’a Muliava prononcé au Natira’a, « on fait partie d’un tout, nous sommes un dans un tout ». Elle a pensé l’événement en ce sens et constate que le lien existe bel et bien. Ou plutôt les liens car ils sont divers : entre les cousins et voisins océaniens, entre les startuppers polynésiens, entre les startuppers et les investisseurs, entre les partenaires… « Par exemple, sans la CCISM, on ne pourrait rien faire », insiste la présidente. Elle veut continuer à porter tout cela. « Je ne suis qu’une vitrine, derrière moi il y a plein de monde. » Des forces vives pleines d’une inépuisable énergie. « Quelqu’un, venu de France, m’a dit sentir la passion de toute la communauté. Une passion qui ressemble à celle qui animait la communauté French Tech en métropole à l’origine, lorsque le mouvement a vu le jour. » La French Tech, le mouvement français des start-ups, est née en 2013.
Si la French Tech Polynésie a pu devenir ce qu’elle est aujourd’hui, c’est grâce à tous les efforts menés depuis des années. « Nous sommes les héritiers », répète Heiura Itae-Tetaa. Elle loue les constructions du passé qui permettent au présent d’exister. « Maintenant », interroge-t-elle, « comment transformer l’essai ? » Elle fait toujours mieux, elle est fière de ce qui est, mais elle sait que « tout est perfectible. Il faut continuer à agir, la vie est mouvement. ». Voilà maintenant l’enjeu. « Le travail commence. »
Crédit photos : Delphine Barrais.
Tech4islands Summit closes: « The work starts now”
The Tech4islands Summit concluded this Saturday at noon. It took place between the 13th and 15th October. It is now time to take stock. The community has demonstrated its dynamism and strength. Heiura Itae-Tetaa, CEO of La French Tech Polynésie, is proud of the progress made and provides her initial conclusions.
« What is innovation? It is courage. The courage to go back to basics, » said Vaimu’a Muliava at the Natira’a cultural ceremony at the opening of the Tech4islands Summit. He is a member of the New Caledonian government and responsible for the digital transition. What are the essentials? The Earth and people. And the link between the two and the bond between men and women. This is the context in which the Tech4islands Summit opened and then took place. It attracted several hundred visitors over two and a half days.
With the planet in a state of upheaval, and the necessary transitions taking place at all levels and in various sectors, La French Tech Polynésie organised its flagship event. This was a milestone in constructing a new world, one that is fairer, more respectful and more connected. It celebrated and brought innovation to life. Three themes were chosen: energy transition, sustainable tourism and food sovereignty. They reflected the country’s main objective.
A coherent event, quality interventions
On Thursday and Friday, at the InterContinental Tahiti, start-ups met in a village. Representatives from the private and public sectors, members of associations, entrepreneurs and investors gathered for round tables. Carefully chosen, they contributed to the coherence of the event. They were able to express themselves during Keynotes and pool their energy during workshops. On Saturday morning, six workshops led by professionals took place at the Polynesian Factory. Included in the programme: From idea to POC, how do you get started? The landing page: when landing is synonymous with take-off, Lean management daily for the project leader or: Building your business plan. Capucine Moyrand, Community Lead of La French Tech Polynésie, responsible for the summit’s programme, wanted a concrete working session. « It was really important to me that the Tech4islands Summit had an impact on the community. This morning enabled professionals to share their experiences.” There was a great deal of interactivity. The start-ups took full advantage of it.
The summit has revealed the pitfalls. It identified challenges and proposed solutions. It showed a range of possibilities. Heiura Itae-Tetaa, CEO of La French Tech Polynésie, is particularly pleased to have been able to demonstrate the power of the community. She says she is satisfied with the dynamics, the discussions and the meetings that took place that will certainly give results in the short or medium term. She is also pleased with the quality of the comments made. Three national media groups, Maddyness, a specialist in entrepreneurship and innovation in France, Forbes France and Les Echos, bore witness to this. « They acknowledged that they had attended a high-quality event and that they had listened to high-level speeches. I cannot say that this reassures me, but it does make me proud. The three media groups will be able to report on La French Tech Polynésie and its actions beyond the region. « It’s not a question, with this, of self-congratulation.” It’s about recognising the involvement of everyone and the determination of the start-ups. The state and the country provide many resources « but we don’t have tax credits and social security (RSA and RMI), the project leaders are not spoon-fed and treated like babies. »
Despite the crisis, the eagerness persists
Heiura Itae-Tetaa took over as head of French Tech Polynésie in June 2021, one year after the Covid crisis began. Since then, she has observed that, despite the health, social and economic crises, entrepreneurs are « still keen. » Innovation, motivation and ideas are more alive than ever. She knows full well that entrepreneurship is not a smooth ride. Her project, Speak Tahiti – Paraparau Tahiti, was chosen among forty other projects to be incubated by Prism. She joined the third batch in 2018. Therefore, the vitality of La French Tech Polynésie is even more encouraging for her. The community creates added value and jobs.
La French Tech Polynésie has been raising awareness for a year and a half, « I would even say evangelised » 400 people, deployed various programmes (Fārereiraa Chill, Maeva Meetup, Aroha Tech, Ao French Tech) and set up a dozen events including the long-awaited Tech4islands Summit. « It’s a real challenge because we are all volunteers when we belong to the French Tech movement. » The 4th edition of the event was intended to be unifying and open to the outside world. « That’s why we invited people from France, from abroad and from the Pacific. A large delegation from New Caledonia was among us.” The CEO says she is « profoundly Oceanian. » She has « the Oceanian spirit which is characterised by a community spirit. » In the words of Vaimu’a Muliava at Natira’a, « we are part of a whole, we are one within a whole. » She conceived the event in that way and notes that the link truly exists. Or the links, because they are diverse: between Oceanian cousins and neighbours, between Polynesian start-ups, between start-ups and investors, between partners… » For example, without the CCISM (Chamber of Commerce), we couldn’t do anything, » stresses the CEO. She wants to continue to support all this. « I am only a façade, behind me there are plenty of people. » People full of endless energy. « Someone who came from France told me that he felt the passion of the whole community. A passion that resembles the one that drove La French Tech community in metropolitan France when the movement was first created. La French Tech, the French start-up scene, was founded in 2013.
It is thanks to all the efforts made over the years that La French Tech Polynésie has become what it is today. « We are the heirs », repeated Heiura Itae-Tetaa. She praised past achievements that enable the present to exist. « Now, » she asks, « how can we make it happen?” She is always trying to do better, she is proud of what exists, but she knows that « everything can be improved. We must continue to act; life is a process.” That is the challenge now. « The work has only just begun. »
Photo credit: Delphine Barrais.