Les autorités du Pays et de l’Etat étaient présentes vendredi soir à la Présidence pour la cérémonie de clôture du #DFT2018. Une soirée marquée par l’intervention en direct live du secrétaire d’Etat chargé du numérique, dans le Gouvernement central, Mounir Mahjoubi.
Une cérémonie pour la clôture de la deuxième édition du Digital festival Tahiti s’est déroulée, vendredi soir, à la Présidence, en présence du Président Edouard Fritch (lire son discours ici), du Haut-commissaire, René Bidal, de la ministre de la Modernisation de l’administration, en charge de l’énergie et du numérique, Tea Frogier, et du président de l’association digital festival Tahiti, Olivier Kressmann (lire son discours ici). La cérémonie a été marquée notamment par l’intervention en direct live, depuis Paris, du secrétaire d’Etat chargé du numérique, dans le Gouvernement central, Mounir Mahjoubi (lire son discours ici). Il a annoncé une aide de 1,2 milliard de Fcfp pour l’installation du câble Natitua et sa venue pour 2019 en Polynésie française. L’intervention a été suivie d’un échange avec Stéphane Distinguin, Christian Vanizette et Kévin Besson.
Aider la jeunesse à s’emparer du numérique
Stéphane Distinguin : « Tu félicitais toute la communauté polynésienne d’avoir réussi en trois mois à rendre le schéma directeur du numérique. Si tu viens en 2019, cela leur laisse beaucoup de temps. Dans les startups, on aime les cycles courts, les défis… Qu’as-tu envie de lancer comme défis à la communauté polynésienne avant ta visite ? »
Mounir Mahjoubi : « J’ai très envie que la communauté polynésienne puisse me montrer les premières réalisations sur l’éducation, la transformation des savoirs. Si vous avez réussi d’ici la fin de l’année prochaine à avoir quelques jeunes qui ont fait des formations, qui auraient eu, à l’école, des cours complémentaires. Le plus important dans notre civilisation c’est notre jeunesse et ce qu’on prépare pour elle. C’est un beau défi pour quelques mois, d’en faire une priorité. C’est eux nos futurs entrepreneurs, c’est eux nos futurs éducateurs, c’est eux notre futur alors faisons tout pour eux. »
Aider la e-administration à se développer
Christian Vanizette : « Nous avons dans la salle beaucoup de représentants de l’administration, le président du Pays souhaite que la e-administration se déploie à Tahiti et qu’il n’y ait plus de papiers dans l’administration d’ici la fin du mandat (rires). Que recommandes-tu aux administrations ? Comment peuvent-elles aider et soutenir les startups alors qu’elles ont peu l’habitude de travailler avec elles ? »
Mounir Mahjoubi : « C’est une très bonne question, je suis responsable de ce sujet-là au niveau national. C’est un sujet complexe du quotidien parce qu’on est obligé en permanence de réfléchir, au global, sur des sujets où il y a beaucoup de questions de sécurité et d’égalité. On veut être sûr qu’en faisant le tout-numérique, on n’exclut pas des gens et en même temps, c’est important d’aller très vite sur la numérisation. Ce n’est pas normal de demander aux citoyens, aux entreprises, de passer trop de temps dans des dispositifs inutiles. Aujourd’hui, on demande encore plein de justificatifs qui ne devraient pas être demandés. Dans les projets que je lance aujourd’hui, il y a celui de l’identité numérique pour que les gens puissent se connecter aux sites administratifs avec le même login et le même mot de passe. Aujourd’hui, il y en a près de 20 différents dans toute l’administration. On va compresser tout ça. D’ici 2022, on va se donner l’objectif que 100% soit disponible en ligne mais il faut qu’on soit capable de faire confiance à des nouveaux partenaires, à de nouveaux types de structures, à des startups, à de nouvelles façons de développer nos propres services numériques, ce qui nécessite, monsieur le Président de penser d’une autre manière notre façon d’acheter et de s’organiser. Ce n’est pas facile mais sur plusieurs années, on peut réussir, étape par étape, à faire le 100% numérique, 100% inclusif, 100% sécurité. J’y crois très fort. »
Aider les startups à s’exporter
Kévin Besson : « Concernant l’exportation des startups à l’international, notamment en métropole, comment peut-on faire avec l’Etat pour accompagner les startups qui veulent s’exporter en Europe, en France ? Comment faciliter leurs démarches ? »
Mounir Mahjoubi : « Une des priorités cette année de la French Tech est de savoir comment on accompagne les startups pour l’internationalisation. Toutes les startups ne sont pas concernées, aujourd’hui il y a 10 000 startups partout en France et parmi elles, quelques centaines ont la vocation de partir à l’international et à grandir et aller très vite. Pour les startups polynésiennes, comment les accompagner pour qu’elles viennent et aillent en métropole, en Europe mais aussi partout dans le monde ? J’ai donné comme mission à la nouvelle directrice de la French Tech, Kat Borlongan, de travailler à ce sujet de l’internationalisation des startups et je suis prêt à lui donner comme sujet spécifique, comment faire pour que les startups polynésiennes puissent tout de suite toucher le marché européen. C’est un deuxième engagement que je prends. Quand je viens en 2019, avec Kat Borlongan, on est capable de vous proposer des choses. »